La journée du 21 mai racontée par Elouan, scribe: Lucas!
Hier, on a fait du camping sauvage. C'était super! Mais il y avait des mouches et on glissait tout le temps. Le matin, on a fait un chemin en montée et papa me disait de redémarrer tout le temps, c'était dur!!! Et puis, on est allé sur une route qui suivait l'autoroute et c'était très facile parce qu'il y avait du goudron et c'était plat. Mais nous avons repris un chemin pour refaire une montée mais elle était plus grosse et plus dure!! Arrivé en haut, nous avons fait une très très grande descente vers un camping où nous avons nagé jusqu'à une île!!! Ce soir, nous allons faire un concert moi et Lucas.
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Extrait du carnet de bord d'Abel Lundi 20 mai Aujourd'hui, journée Animaux: On a vu un serpent (enfin plutôt dix) un bousier, trois tortues. Aussi, maman prétend avoir vu un lézard grand comme ça (20cm) Bon pendant le voyage, on a fait un col de 150m, mais je les ai fait les doigts dans le nez. Mais papa a oublié son téléphone au camping, il s'en est aperçu en haut de la montée donc on a attendu 1h15 en lisant et en faisant des cartes postales dans un café. On a mangé dans le café, c'était juste en dessous de trop bon (Abel est notre guide touristique et évalue consciencieusement dans son carnet tous nos repas): on a mangé une grosse omelette, de la salade grecque, des frites. Le soir on a bivouaqué le long d'un lac, il y avait plein de petites grenouilles. Le terrain était un peu en pente, on a glissé pendant la nuit. Extrait du carnet de bord de Lucas, mercredi 15 mai Aujourd'hui, nous sommes allés sur l'acropole d'Athènes pour voir le Parthénon, l'Erichteion... En allant vers le Parthénon, nous avons vu le théâtre de Dionysos, un odéon, un temple d'Artémis. Près de l'Erichteion (temple d'Erichteus, le fils adoptif d'Athéna, homme au corps de serpent, né de la passion d'Héphaïstos pour Athéna, qui n'ayant pu se retenir alors qu'Athéna le fuyait a fécondé Gaïa...) s'est déroulée la dispute entre Athéna et Poséïdon pour savoir qui vénèreront les Athéniens. Athéna fait pousser un olivier, signe de paix et de fertilité de la terre. Poséïdon leur offre une source d'eau où ils peuvent s'amuser et Pégase. Tous les gens de la ville votent (sauf les esclaves et les enfants), même les femmes!! Et grâce à elles, le vote penche du côté d'Athéna. Nous sommes passés à côté de cet olivier. Après cette magnifique visite de l'acropole, nous sommes allés visiter le musée de l'acropole. Il y avait plein de belles statues venues de l'acropole. Par exemple, il y avait Athéna qui pense, la gigantomachie... Nous apprenons aussi l'histoire de Lord Elgin, qui a volé beaucoup de marbres du Parthénon (des statues et des fresques) vers 1800. Petits compléments sur Athènes: Nous sommes arrivés par bateau à Athènes, très chouette! Nous rejoignons à la sortie du bateau l'appartement de Gwénaelle, Antonio, Anselmo et Maud qui nous reçoivent gentiment et acceptent de voir leur salon envahi par nos sacoches! ... Un grand Merci à eux! Nous arrivons à la tombée de la nuit, la circulation dans Athènes n'est pas si facile et on avance moins vite que prévu en ville. Nous passons quelques jours très agréables à Athènes, entre les visites de musée et les balades dans la ville... nous aurions eu encore plein de choses à visiter ! Nous séjournons également quelques jours dans un appartement prêté grâce à l'échange de maison, il est très chouette, et les enfants sont ravis de dormir dans des lits, d'avoir un four pour faire des gâteaux (et même une moussaka,miam!) Grande étape pour nous aussi à Athènes: nous contrôlons une dernière fois le bras d'Elouan, qui a son laisser passer pour retourner sur son vélo... la charrette restera donc à Athènes! C'est aussi le point le plus à l'est de notre voyage, le plus loin de chez nous et à peu près la moitié de notre voyage. Un très grand merci également à Athina, warmshower, qui nous a accueillis au dernier moment quand nous avons appris que le camping d'Athènes était plein! Après une journée "plein nord" un peu pénible (sur une route très passante qui longeait l'autoroute... et un camping qui n'en était pas un à l'arrivée) nous longeons la côte Nord de l'Attique, c'est encore magnifique! Lundi 6 mai :
« Aujourd’hui, journée idéale du cyclotouriste en famille. Départ à 8h55 (comme prévu!) ; montée de 350m le matin dans une vallée magnifique pleine de fleurs et de cultures d’oliviers et d’orangers (les bonnes odeurs ne nous quittent pas depuis notre arrivée en Grèce) ; pause à 12h15 sur le parvis d’une petite église avec table, fontaine, minimarket et café ; on peut même acheter une bouteille (en plastique) de vin de Néméa (la même ville que celle du lion pour ceux qui connaissent, et qui est juste à côté) ; à la reprise, on finit sans problème notre col situé à 404m ; arrivée au camping dès 15h15 après une descente géniale. On découvre depuis le début de notre périple le vélo en montagne, et j’admets être conquis. D’autant plus aujourd’hui que la route était pour nous, avec tout juste quelques deux ou trois tracteurs. On peut donc rouler les uns à côté des autres et écouter les histoires d’Abel. On arrive donc à Mycènes, étape incontournable de notre voyage, après 40km de vélo. Malo et Lucas ont fini d’écrire leur pièce de théâtre et toute la famille répète au camping pour être prête lors de notre réprésentation prévue le surlendemain à Epidaure. On en profite aussi pour faire un peu de devoirs. » (Pierre Olivier) On visite Mycènes le 7 mai. Fabuleux. Le site est magnifique, en hauteur, dominant une grande vallée cultivée, avec des montagnes en neige au fond et la mer en contrebas. Champs d’oliviers, montagnes arrides, ciel bleu. En ce qui concerne les ruines, il faut aimer les ruines (ce qui est notre cas), et on n’est pas déçu. Rappelons que celles-ci datent de -1600 ans, ont été construites sous ordre de Percée (le vrai, celui qui a tué Méduse la Gorgone), et par des cyclopes ! L’histoire et les mythes se confondent, on s’amuse comme des fous. Comble de l’extase, nous sommes dans la cité d’Agamemnon (le vrai, le roi des rois, celui qui a détruit Troie). On apprend aussi l’histoire de Pélops (le vrai, le fils de Tantale, l’aïeul d’Agamemnon), autre famille illustre de la cité. Vous l’avez compris, un vrai coup de coeur pour Mycènes. Le lendemain, direction Epidaure. Etape de 41 km avec un col de 350m de dénivellé. Belle étape de vélo, même si certaines montées sont un peu rudes et nous obligent à pousser les vélos (sauf pour Malo et Lucas qui ne lâchent rien). Après quelques hésitations, on finit le soir dans un hôtel de rêve, pas cher, avec chambres immenses et un petit déjeuner mémorable. L’improvisation a parfois du bon. Abel et Elouan n’arrêtent pas de réviser leur texte pour le théâtre de demain : ils mettent un peu la pression aux autres. On enchaine ensuite sur deux jours riches en émotions. Le jeudi 9 mai, visite de la vieille Epidaure. Retour donc dans notre époque « classique » avec les figures d’Alexandre le grand, d’Asklépios bien sûr (le site lui est dédié), de Diogène, les statues de bels hommes nus, les représentations omniprésentes des dieux et autres héros mythiques, et j’en passe. Mais surtout, on joue la pièce de théâtre écrite par les deux ainés, intitulée « ‘sont pas sérieux dans les cieux » et inspirée du livre « du rififi dans les cieux ». On la joue deux fois : une fois le matin devant un public de folie constitué d’une française qui passait par là et qui nous félicite chaleureusement ; une autre fois le midi, pendant que le théâtre (bâtiment vraiment extraordinaire soit dit en passant) se vide un peu. On passe ensuite aux Asklépiades familiales constituées d’un concours de poème toujours dans le théâtre (épreuve remportée par Malo) et d’une course à pied dans le stade prévu à cet effet (épreuve remportée par Lucas). Bref, rien que du « classique », avant notre départ en vélo du vieil Epidaure, marqué par le souhait de Malo de proposer une épreuve de voltige à vélo. Résultat : un très beau « fesses-par-dessus-tête » de Malo, la fourche avant du vélo de Malo tordue (retournée même), une peur bleue pour Lucas qui suivait de près et un Pick-up intact. Rien de méchant donc. Le forgeron local nous répare la fourche sans trop de problème et nous arrivons à notre camping situé en bord de mer vers 19h. Le lendemain, on décide d’improviser une journée de repos, avec pour consigne : interdit de faire quoi que ce soit. Malo en profite pour lire toute la journée sur un transat, face à la mer bleue transparente. Abel et Lucas eux, pour passer la journée dans l’eau, à construire des bateaux en palmiers et à admirer les oursins et les poissons ; ils admirent même, avec l’aide de Marion, une véritable cité engloutie à 30m de la plage (véridique ! cf. internet). Elouan joue avec ses playmobils et les bateaux en bois de ses frères, les pieds dans l’eau. Lucas déclarera que « le paradis doit ressembler à quelque chose comme ça ». Le lendemain, on quitte le paradis pour le tartare : une montée de 200m de dénivellé en 1,5km (ce qui fait des pentes un peu raides), sous l’oeil d’Hélios en pleine forme en ce moment. Mais Malo et Pierre Olivier sont ravis et le paysage est splendide encore une fois. On arrive le soir, après avoir pris un bac, sur l’ile de Poros. La parole aux aventuriers pour conclure : Marion : « les paysages changent tout le temps, c’est beau » ; Abel : « papa, tu me racontes l’histoire des Atrides ? » Pierre Olivier : « ??? demande à Lucas » Lucas : « Bah c’est les descendants de Pélops, l’éromène de Poséidon. » Tout le monde: « Encore des nouilles ! » Nous quittons Gjirokaster pour repasser de l’autre côté de la chaîne de montagne : une étape de plat suivie d’un col, que les enfants monteront comme des chefs, plus vite que ce que nous avions prévu. Mention spéciale à Pierre Olivier qui a tout monté en racontant (criant) une histoire à Abel pour le motiver, tout en tirant la charrette. Pause repas presque en haut, où nous serons interviewés par la télévision albanaise, grosse fierté des garçons ! S’en suit une magnifique descente jusqu’aux sources de l’ « oeil bleu », un site naturel incroyable où il est indiqué que le camping est possible. Dans les faits, l’endroit est très étonnant, la source est un gouffre d’où sort à gros bouillons une eau cristalline, superbe ! Tout autour, par contre, ce n’est que ruines (très fraîches) de restaurant et hôtel. Nous campons tout de même ici, au milieu des travailleurs qui gagnent quelques sous en montant des briques après leur journée de garde des chèvres. Ils nous apporteront le matin du lait de leur vache, encore tiède ! Miam, merci beaucoup (encore un accueil incroyable) ! Nous rencontrons ici aussi Férréol, cyclorandonneur français (premier que nous rencontrons depuis notre départ), qui passera la soirée avec nous, nous étions très contents de pouvoir échanger ! Le lendemain, direction la mer ionienne à nouveau, où nous resterons deux jours au même camping (premier camping où nous ne sommes pas les seuls!), d’où nous partirons visiter Butrint, site archéologique situé sur un détroit entre une lagune et la mer. Ensuite, nous remontons vers le Nord pour prendre le bateau direction Corfou à Sarandë. Petit resto sur la plage pour écouler nos leke… Nous avons un petit pincement au coeur de quitter l’Albanie où nous avons si bien été accueillis, où nous commencions à prendre quelques repères... Navette ultra rapide sur foils vers Corfou où nous arrivons en fin d’après-midi sous la menace d’un orage. Nous voilà en Grèce ! L’arrivée nous fait un peu penser à la scène du supermarché dans captain Fantastic (BO du Titanic)… En Albanie, les magasins (sauf en ville) étaient plutôt rares, il y avait peu de voitures, et nous longeons sur 10km une zone commerciale le long d’une 2X2… Nous arrivons avant la pluie dans un camping fantastique, sous de magnifiques oliviers. Nous y resterons deux nuits le temps de visiter Corfou, sa citadelle, son centre ville et apercevoir le rocher où Ulysse a séjourné (pour éviter Callipso) avant de retrouver Ithaque. Nous retraversons ensuite vers Igoumenitsa, nous retrouvons une région plus sauvage et des campings presque vides (des campings immenses parfois !). La mer est magnifique, la route prend parfois de la hauteur pour admirer les îles Ioniennes, il fait beau, nous descendons plein sud rapidement, enivrés par les odeurs de fleurs d’oranger et d’acacia ! A Preveza, nous prenons le tunnel sous la mer (interdit aux vélos, mais une camionnette de service nous transporte gentiment)… ces 2 km nous « évitent » un petit tour de 120km le long du golfe. C’est la semaine sainte en Grèce, l’ambiance est très festive, les terrasses des cafés sont pleines. Le samedi de Pâques, nous entendons des pétards toute la nuit (et les cloches à minuit), dans un camping fermé ouvert pour nous à Mytika. Nous arrivons très tôt à Astakos, petite ville balnéaire où nous longeons les terrasses où sont attablées des familles entières pour fêter Pâques : Malo a pris le pilotage du GPS et nous entraîne à une cadence plus rapide (mais tout le monde suit, sauf moi qui peine un peu parfois dans les montées). Nous discutons à la terrasse d’un café pour savoir où nous pourrions dormir (pas de camping ici) et on nous offre l’hospitalité dans un terrain au milieu des poules, oies, chèvres et cochons, en face de la mer. On est dans la ville et à la campagne, les enfants sont ravis de partager leurs pâtes avec les poules ! Merci Théo! Nous passons ensuite deux jours à Mesolonghi : découverte du lagon avec flamands roses (blancs!) et pélicans de Dalmatie, bain de boue, lessive, réparation de vélo, devoirs… Nous passons le 1er mai sur la route, où nous avons prévu de traverser le golfe de Patras par bateau… Mais c’est férié...nous traversons donc sur le pont sur invitation des gardiens du port (nous n’aurions sans doute pas osé) : mais c’est effectivement très sécurisé, et vraiment impressionnant, d’autant plus qu’il y a beaucoup de vent, que la mer moutonne, que les nuages sont bas… Surprise à la fin du pont : une cinquantaine de marches à descendre… On perd un peu les enfants qui commencent à trouver la journée longue ! Nous arrivons à Patras bien fatigués, et cela tombe bien, nous avons prévu hôtel où nous arrivons trempés par la pluie. C’est l’occasion rêvée de goûter les souvlakis après une bonne douche ! Après la visite du musée archéologique de Patras et une petite pause sur le port le lendemain, nous commençons à longer la côte nord du Péloponnèse, et profitons de bain de mer tous les soirs ! Vue mer et montagne à la fois, c'est magnifique! Nous atteignons Xirokastra puis Corinthe et son impressionnant canal. |