Extrait du carnet de bord de Lucas:
Nous partons vers 8h30 sur une petite route qui longe le Danube. Vers 10h30 nous entendons des bruits d'éclaboussures et Malo s'écrie: "- La, des cerfs!" Au même moment, Abel dit: "- Wouah, regardez l'aigle!! - Oh, la vache! il doit faire au moins 2 mètres d'envergure!! je réponds. - Où ça une vache? se moque Papa - Juste devant moi, s'écrie Elouan qui est accroché derrière papa. - Ce doit être un pygargue à tête blanche, décrit maman." Quelques kilomètres plus loin, nous voyons environ deux douzaines de sangliers et de marcassins fuir devant nous. Puis nous revoyons des cerfs, puis des sangliers, puis des cerfs, puis encore des cerfs, puis des sangliers... Quand nous arrivons,(vers 14h50) nous nous dirigeons directement dans la piscine du camping où nous faisons un super water-polo!
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Extrait du carnet de bord de Malo:
53 kms de plat, avec chemin tout pourri. Les deux premiers kilomètres sont un supplice, mais on quitte cette torture pour une vraie route. On ne galère pas trop quelque temps, puis revient le chemin. Cette fois-ci, vraie broussaille! On longe le Danube, et il y a plein de moustiques et d'herbes m'arrivant aux genoux. La moyenne est de 8kms/h et au bout d'un moment, une pause s'impose: maman a perdu les sacoches d'Elouan. Lucas et moi marchons au soleil, mais maman nous rattrape en vélo (sans sacoche) et nous dit de faire demi-tour. Alors je retourne avec les autres et je lis, toujours au soleil (il fait très chaud et il n'y a aucune ombre sur le chemin, les sacoches étaient tombées quelques kilomètres avant...). La fin est toujours dure, malgré une grande part de route, mais la fatigue nous écrase. Nous traversons le Danube sur un grand pont plein de circulation. C'est à Belgrade, après une glace offerte par une dame sur le bord d'une grande route (Marion commence à stresser car nous sommes déjà en retard pour la remise des clefs de l'appartement, et n'avons pas de moyen de joindre le propriétaire), que le sommeil me prend, et je m'endors vite. Voilà 19 jours que nous sommes en Serbie. Après une journée de repos (04/07) à Sombor en Voïvodine, nous devrions normalement la quitter demain pour la Hongrie. L’occasion donc d’écrire quelques lignes sur ce « pays des Cédévitas (vitamines C en vente sous toutes ses formes) et des pâtes de banane enrobées de chocolat » (selon Abel et Elouan) ». Question vélo, la Serbie marque pour nous la fin des montagnes et notre arrivée sur les rives du Danube. Des étapes plates qui nous permettent de prendre conscience de nos progrès : les kilomètres ne nous font plus peur et une étape de 55km ou même de 60km est dorénavant un non-évènement. Malo mène le peloton à un rythme digne du tour de France, Lucas répond à toutes les attaques sans broncher, Abel n’en finit plus de danser et les parents assurent comme des chefs derrière. Repos tous les quatre jours environ, un peu de Cédévitas et c’est reparti ! Sur le pays lui-même, sans hésitation, le plus marquant reste la générosité de ses habitants, parfois excessive et qui nous laisse toujours un peu pantois. Nous l’avions entre-aperçue en Grèce, au camping de Dion, lorsqu’une serbe nous avait offert des gâteaux faits maison sans même nous adresser la parole. Nous la redécouvrons ici à de multiples occasions : un monsieur qui nous donne de ses fraises dans un village ; un « warmshower » qui nous offre, en plus de la douche et du couchage, 3 repas et le plein de bonne humeur ; 2 frères qui nous payent le repas et les boissons lors de notre pause midi à Cerovo ; en arrivant à Belgrade, nous encore à vélo, une dame qui offre aux enfants, vite vite, des glaces puis repart par le bus ; ces gens qui offrent des pâtes de banane enrobées de chocolat aux enfants dès qu’ils les croisent, puis qui repartent aussi sec ; ces rayons de miel et cette brochette offerts un midi... Cette générosité se retrouve aussi dans les fêtes organisées tous les soirs. On a assisté à 3 anniversaires de 18 ans et un anniversaire de 2 ans. Et on se croirait à chaque fois à un mariage : les filles sont toutes plus belles les unes que les autres, les garçons friment comme des coqs, il y a un groupe de musique, des dizaines et et des dizaines de personnes, des nappes blanches, des boulettes à facettes, etc. Bref, une vraie générosité parfois pleine d’excès, digne des films de Kusturica. On a ensuite été marqué par les rives du Danube. D’abord par le nombre de moustiques qui attaquent même en plein jour, généreux comme des serbes ! Mais aussi par l’aménagement des berges, pleines de plages, de terrains de foot bricolés, de sangliers (on a vu deux hordes au complet, papa et maman encadrant 3 ou 4 marcassins), de cerfs (si, si!), de gens à se baigner, de cygnes et de pygargues à tête blanche, de bateaux, etc. On est content, on reconnait l’ambiance de « Chat noir, Chat blanc », film dont nous avons traversé le lieu de tournage et à cause duquel Pierre O. est tout chose à chaque champ de tournesols (et ça ne manque pas). Pour fêter ça, Lucas sort (enfin!) son violon pour nous jouer Bubamara. On s'y fait bien à l'ambiance serbe. Plus anecdotique, mais c’est important pour nous, la Serbie c’est aussi une nourriture très discutable (surtout en pique-nique), les voitures Zastava, les tracteurs IMT (toujours eux) et des rues souterraines étonnantes. Enfin, la Serbie, c’est aussi le Kosovo - enfin d’après les serbes. Impressionnant de voir, devant les bâtiments du gouvernement à Belgrade, des grandes affiches exposant la photos de tous les morts « assassinés » par les terroristes de l’UCK et de l’OTAN ; impressionnant ce bâtiment de la télévision serbe, détruit par les bombes de l’OTAN en 1998, et toujours en ruine, au centre de la capitale, avec juste un petit monument à la mémoire des 17 journalistes tués alors et qui demande simplement « pourquoi ? ». On se sent tout penaud et tout honteux... Extrait du carnet de bord de Lucas Aujourd’hui, nous repartons pour 52 km à travers les montagnes. Nous commençons sur une petite route super sympa entourée de bosquets, d’orties, d’arbres … Puis nous la quittons pour aller sur un chemin boueux où l’on fait environ 1 km toutes les 40 mins. Arrivés au 100ème mètre, Maman nous propose de faire demi-tour pour un détour sur route de 3km avec une montée de 100m de dénivelé. Nous grimpons donc et nous nous retrouvons avec une vue sur les montagnes magnifique, mais nous ne pouvons bientôt plus la voir à cause des gigantesques maisons (pour ne pas dire villas) de riches qui nous gâchent la vue que nous voyons pendant à peu près tout le trajet. Environ au milieu de la matinée, quand les muscles commencent à se faire sentir, un magnifique rapace nous croise pour nous suivre jusqu’à la pause du midi (que nous avons retardée d’une heure). Au final, nous faisons la pause déjeuner au bord de le route dans un endroit absolument nul. Vers 14h00, nous arrivons dans une sorte de village vacances avec une piscine, des animaux, 1km² de terrain... Bref c’est super bien (surtout la piscine) et ce soir , on mange resto ! (Lucas) Notre arrivée en Serbie a été un peu erratique : après avoir été « refoulés » au poste frontière que nous avions prévu d’emprunter, nous avons passé la frontière sur l’autoroute (20km de détour). Encouragés par un routier, nous nous sommes engagés dans la file poids lourds « denrées périssables » car il n’y avait pas de files « vélo » (ah bon?) et les files « voitures » étaient très longues, en plein soleil (il faisait très chaud). Les douaniers nous ont très sympathiquement accueillis, côté Macédoine comme côté Serbie. Nous faisons notre pause repas sur l’aire d’autoroute après la frontière et nous nous apercevons que nous ne pourrons pas sortir de l’autoroute avant une dizaine de kilomètres… cette perspective ne nous enchante pas. Heureusement, nous trouvons un petit chemin juste après le poste frontière sur le plan, marche arrière donc et nous traversons l’autoroute au poste frontière pour nous échapper. Nous ne sommes pas les seuls, de nombreux piétons marchent rejoignent aussi la frontière par l’autoroute ! Retour sur des petites routes et petits chemins qui nous conviennent mieux. On ajuste le programme et visons un camping sur la carte plus tôt que prévu. Finalement, il s’avère que c’est un camp de réfugiés. On reprend la route et après s’être arrêtés à deux camping qui n’en étaient pas (dont un hôtel à moitié abandonné sur le bord de la route, mais grand ouvert et visiblement occupé par un gardien… Les enfants ne sont pas du tout motivés pour un bivouac, nous sommes à court d’eau, n’avons pas encore trouvé de distributeur pour prendre des dinards (monnaie serbe) et n’avons pas très bien dormi la veille (nous campions au milieu d’un bar, quelle idée aussi). On continue donc jusqu’à une petite ville (Bujanovats) très animée : nous sommes samedi soir, l’ambiance est très festive, c'est la fin des classes. Je ne vous raconte pas en détail les étapes suivantes, mais elles sont relativement plates, les enfants s’arrêtent beaucoup moins souvent qu’avant et tiennent un vrai rythme : nous faisons plusieurs journées à pédaler le matin uniquement et à flâner l’après midi (et faire les devoirs). Nous sommes vraiment chanceux trois jours de suite car nous arrivons au moment où l’orage éclate ! Et, au gré des rencontres, nous comprenons que « l'hospitalité serbe » n’est pas un vain mot! Nous sommes accueillis comme des rois chez Ivan un « warmshower » (réseau d’accueil de cyclistes) à Leskovac. Sa famille et lui nous offriront non seulement un toit et une douche chaude, mais trois repas délicieux ! Nous passons une bonne soirée et Ivan nous accompagnera même le lendemain pour une vingtaine de kilomètres. Mais aussi : un midi, deux frères nous offrent à manger, un monsieur nous offre des fraises sur le chemin, un autre des gâteaux lors de notre pause… A un tel point que nous sommes pas tout à fait à l’aise pour demander de dormir dans le jardin des gens de peur qu’ils nous reçoivent « trop » bien (on arrive à 6 quand même!). On se découvre pas très doués pour dénicher les coins de bivouac, et pas toujours à l’aise de camper sans autorisation (on avait repéré un terrain derrière une église, parfait mais bien en vu des voisins, qui nous conseillaient de demander au pope que l’on a pas réussi à trouver… on est repartis finalement, et avons campé dans un champ quelques kilomètres plus loin). Nous avons également visité Nis (« niche »), où nous sommes restés deux nuits, sa magnifique forteresse ottomane et son ancien hamman transformé en musée du jazz, mais aussi un camp de concentration de la seconde guerre mondiale… Les villes serbes que nous traversons sont très animées, il y a toujours beaucoup de monde dans les rues, de la musique (beaucoup d’anniversaires fêtés comme des mariages), plein de petites boutiques… Dans les villages il y a souvent plusieurs « mini market » pas très garnis, mais devant lesquels il y a toujours une table pour boire un café ou la bière que l’on vient d’acheter. A Nis, on découvre même, un peu par hasard, une rue souterraine pleine de boutiques ! Côté repas, nous nous régalons des sandwiches serbes (viande hâchée épicée, légumes et sauce dans du pain chauffé, miam!). Nous sommes actuellement à Diespotovac, où nous avons visité un magnifique monastère fortifié puis aujourd’hui une grotte incroyable. Pour cette visite, une fois n’est pas coutume, nous avons fait deux équipes, une équipe vélo (sans les sacoches) et une équipe « repos » et taxi, Abel commençant à accuser un peu de fatigue. Il a fait très chaud ces deux dernières semaines et il commence à faire un peu plus frais, et même si c'est orageux, ça fait du bien ! |