Notre camping du 2 juin fait au début l’unanimité : il est hors de question d’y rester pour notre journée de repos. On se sent très décalé avec les autochtones, qui doivent tous résider ici à l’année au vu de leur tente toute équipée avec frigo, étagères, petits pots de fleurs, sols en dur, etc. Pas de wi-fi ni même de prise électrique dans les toilettes, ce qui perturbe nos habitudes d’hommes modernes ; les douches ne sont ouvertes qu’entre 18h et 20h, les WC sont à la turc et les gens fument dedans, ce qui perturbe beaucoup les hygiénistes que nous sommes ; il y a même une femme qui se rase devant tout le monde, ce qui choque éhontément notre image civilisée de la femme. Et tous ces gens, sans exception, sont de Macédoine du nord ou de Serbie et ne parlent même pas grec ! Pourtant, quand on s’installe pour manger, notre voisine nous apporte des gâteaux, comme ça, sans parler et repart. On découvre petit à petit que tout le monde est particulièrement attentionné et qu’on doit certainement se comporter comme de vrais sauvages. Il ne doit pas falloir rester très longtemps pour se faire apprivoiser et se sentir chez soi.
Le lendemain matin, le camping fait encore l’unanimité : les gens sont vraiment « super gentils » (dixit les enfants). Ce sera notre première rencontre avec des macédoniens du nord et des serbes. On enchaine ensuite avec la visite de la Macédoine antique, ou Macédoine grecque (« la seule et unique Macédoine » proclame en gros un écriteau devant la mairie d’un village traversé). On commence par la visite de Dion, ancienne cité sacrée dédiée à Zeus, située en bas de l’Olympe. Endroit mythique encore peu valorisé et désert, où sont nées les muses. On y est très heureux et comme Alexandre avant de partir à la conquête de la Perse, on y fait le plein d’énergie mystique avant de partir dans le nord. Avant d’enfourcher nos vélos, vers 14h, comme par magie, un coup de tonnerre retentit, fort comme jamais, à faire trembler l’ensemble de la troupe. Zeus doit nous encourager du haut de sa montagne. Après une journée de repos à Makygialos, on fait ensuite un détour pour rejoindre Vergina, l’ancienne capitale de la Macédoine. On y visite la tombe, enterrée sous un tumulus, de Philippe II. On est bluffé : la visite se fait sur site, c’est à dire sous terre. Le lieux regorge d’or et d’ivoire et les mises en scène sont très réussies. On prend aussi conscience que toutes ces découvertes sont très récentes et loin d’être terminées. Un nouveau tumulus, encore plus grand, a été découvert tout près : peut-être un nouvel épisode dans le feuilleton qui entoure le mystère du tombeau d’Alexandre ? Bref, on a l’impression d’écrire l’histoire pendant nos visites, en direct. Et on continue ensuite, dans la même ambiance, par la visite de Pella, la capitale suivante du royaume antique de Macédoine. On est complètement seul en plein cagnard ; il reste des hectares et des hectares encore à défricher ; le musée est magnifique et remplit de joie Abel, mais aussi Malo avec sa salle exposant les objets trouvés dans des tombes de dignitaires locaux (vraiment chouette). Après cette plongée dans la Macédoine Grecque, nous nous dirigeons vers la Macédoine du Nord. Qui n’est donc en rien la Macédoine selon une part non négligeable de Grecs. Il faut dire que la Macédoine du Nord, lors de son indépendance en 1991, s’est auto-nommée Macédoine, a posé sur son drapeau le soleil de Vergina et s’amuse encore à construire tout plein de statues d’Alexandre à Skopje (alors qu’il n’a jamais mis les pieds chez ces montagnards)…. Le pays a donc connu un blocus de la part de la Grèce et les tensions commencent tout juste à baisser suite aux derniers changements de nom et de drapeau du pays. On entre finalement en macédoine du Nord le 8 juin, après avoir franchi un col à 200m, sur un chemin caillouteux, raviné, sablonneux, pentu, avec des flaques boueuses à traverser. Et surtout sous un soleil de plomb et une température de 35° à l’ombre (mais il n’y a pas d’ombre dans le Tartare vous confirmerait Tantale). Mais franchement, on s’est amusé comme des fous, même si l’épreuve est un peu longue pour Abel qui se bat quand même comme un vrai Mirmidon. Après avoir longé la côte nord de l’attique, nous faisons une pause dans un camping au bord de la mer pour… une excursion en taxi. Abel rêvait depuis le début du voyage de voir le « nombril du monde » à Delphes, et le temple d’Appolon où la pythie délivrait ses oracles. Y aller à vélo signifiait de gros dénivelés successifs. Grâce à la cagnotte l' « étape des copains » (merci les copains) nous choisissons cette solution du taxi pour une grosse heure de route dans la montagne (magnifique encore). Nous apercevons le mont Parnasse et le mont Oeta, où est mort Heraklès (aux 12 travaux, qu’Abel et Lucas racontent presque quotidiennement à Elouan pour lui faire passer le temps). Nous passons une superbe journée à Delphes, le site archéologique est situé à flanc de montagne, le paysage est fabuleux. Le nombril du monde (un gros rocher) est entouré d’une multitude d’autels construits par toutes les villes grecques pour rendre hommage à Appolon et sa pythie. Le musée est passionnant, même si il est bondé de groupes guidés. Le camping nous plait bien, au bord de la plage, avec presque personne, nous restons une journée de plus car la journée à Delphes n’était pas une vraie journée de repos… Nettoyage des vélos, lessive, devoirs, et baignades au programme de la journée, mais aussi barbecue, au grand plaisir des enfants. Départ ensuite pour Lamia : nous passons par le lieu de la bataille des Thermopyles, où s’élève aujourd’hui un mémorial. Nous profitons plutôt d’un bain dans les sources d’eau chaude toutes proches. C’est dimanche, et beaucoup de grecs viennent ici s’y baigner (sans y rester trop longtemps) : nous passons un très bon moment. Nous prenons le train le lendemain de Lamia vers Kalambaka, au pied des météores. En effet, nous ne repérons aucun camping ou hôtel entre Lamia et Trikala, ce qui voudrait dire 3 ou 4 nuits de bivouac d’affilée, et nous souhaitons aussi avancer un peu pour avoir le temps de découvrir d’autres pays après la Grèce. Nous n’avions pas prévu initialement de passer par là, mais nous sommes enchantés de cet endroit. Nous y resterons finalement 3 jours, à visiter un ou deux monastères le matin (et faire un bain de foule par la même occasion) puis à randonner l’après-midi au pied de ces immenses rochers, quasi seuls au monde dans la forêt. Ça nous change du vélo et on joue aux aventuriers découvrant des grottes et même un monastère un peu à l’écart. Nous rencontrons une famille française en camping-car, en tour du monde sans date de retour qui a la gentillesse de nous monter à l'un des monastères, merci! Nous repartons à vélo, direction la mer Egée et la côte Est de la Thessalie. Nous dormons à Palamas chez Chris et sa famille qui nous réservent un superbe accueil. Chris tient une ferme laitière avec son frère. Ils transforment sur place l’intégralité de leur production en yaourts et crèmes. Nous visiterons le lendemain l’atelier de production avec Chris pendant que les enfants jouent avec Maria, sa fille. Nous partons plus tard que d’habitude, mais arrivons bien plus tôt que prévu également à Larissa, notre étape du jour. On s’aperçoit que l’on commence à avoir de l’ « entrainement » et nous pédalons bien plus vite ! Nous retournons ensuite chez Chris, dans sa maison de vacances sur le bord de la mer. Nous lui proposons un diner français, mais c’est surtout (seulement?) le gâteau au yaourt d’Abel qui a eu du succès. Merci à tous pour vos petits mots et commentaires, cela nous fait très plaisir de vous lire et nous encourage ! La journée du 21 mai racontée par Elouan, scribe: Lucas!
Hier, on a fait du camping sauvage. C'était super! Mais il y avait des mouches et on glissait tout le temps. Le matin, on a fait un chemin en montée et papa me disait de redémarrer tout le temps, c'était dur!!! Et puis, on est allé sur une route qui suivait l'autoroute et c'était très facile parce qu'il y avait du goudron et c'était plat. Mais nous avons repris un chemin pour refaire une montée mais elle était plus grosse et plus dure!! Arrivé en haut, nous avons fait une très très grande descente vers un camping où nous avons nagé jusqu'à une île!!! Ce soir, nous allons faire un concert moi et Lucas. Extrait du carnet de bord d'Abel Lundi 20 mai Aujourd'hui, journée Animaux: On a vu un serpent (enfin plutôt dix) un bousier, trois tortues. Aussi, maman prétend avoir vu un lézard grand comme ça (20cm) Bon pendant le voyage, on a fait un col de 150m, mais je les ai fait les doigts dans le nez. Mais papa a oublié son téléphone au camping, il s'en est aperçu en haut de la montée donc on a attendu 1h15 en lisant et en faisant des cartes postales dans un café. On a mangé dans le café, c'était juste en dessous de trop bon (Abel est notre guide touristique et évalue consciencieusement dans son carnet tous nos repas): on a mangé une grosse omelette, de la salade grecque, des frites. Le soir on a bivouaqué le long d'un lac, il y avait plein de petites grenouilles. Le terrain était un peu en pente, on a glissé pendant la nuit. Extrait du carnet de bord de Lucas, mercredi 15 mai Aujourd'hui, nous sommes allés sur l'acropole d'Athènes pour voir le Parthénon, l'Erichteion... En allant vers le Parthénon, nous avons vu le théâtre de Dionysos, un odéon, un temple d'Artémis. Près de l'Erichteion (temple d'Erichteus, le fils adoptif d'Athéna, homme au corps de serpent, né de la passion d'Héphaïstos pour Athéna, qui n'ayant pu se retenir alors qu'Athéna le fuyait a fécondé Gaïa...) s'est déroulée la dispute entre Athéna et Poséïdon pour savoir qui vénèreront les Athéniens. Athéna fait pousser un olivier, signe de paix et de fertilité de la terre. Poséïdon leur offre une source d'eau où ils peuvent s'amuser et Pégase. Tous les gens de la ville votent (sauf les esclaves et les enfants), même les femmes!! Et grâce à elles, le vote penche du côté d'Athéna. Nous sommes passés à côté de cet olivier. Après cette magnifique visite de l'acropole, nous sommes allés visiter le musée de l'acropole. Il y avait plein de belles statues venues de l'acropole. Par exemple, il y avait Athéna qui pense, la gigantomachie... Nous apprenons aussi l'histoire de Lord Elgin, qui a volé beaucoup de marbres du Parthénon (des statues et des fresques) vers 1800. Petits compléments sur Athènes: Nous sommes arrivés par bateau à Athènes, très chouette! Nous rejoignons à la sortie du bateau l'appartement de Gwénaelle, Antonio, Anselmo et Maud qui nous reçoivent gentiment et acceptent de voir leur salon envahi par nos sacoches! ... Un grand Merci à eux! Nous arrivons à la tombée de la nuit, la circulation dans Athènes n'est pas si facile et on avance moins vite que prévu en ville. Nous passons quelques jours très agréables à Athènes, entre les visites de musée et les balades dans la ville... nous aurions eu encore plein de choses à visiter ! Nous séjournons également quelques jours dans un appartement prêté grâce à l'échange de maison, il est très chouette, et les enfants sont ravis de dormir dans des lits, d'avoir un four pour faire des gâteaux (et même une moussaka,miam!) Grande étape pour nous aussi à Athènes: nous contrôlons une dernière fois le bras d'Elouan, qui a son laisser passer pour retourner sur son vélo... la charrette restera donc à Athènes! C'est aussi le point le plus à l'est de notre voyage, le plus loin de chez nous et à peu près la moitié de notre voyage. Un très grand merci également à Athina, warmshower, qui nous a accueillis au dernier moment quand nous avons appris que le camping d'Athènes était plein! Après une journée "plein nord" un peu pénible (sur une route très passante qui longeait l'autoroute... et un camping qui n'en était pas un à l'arrivée) nous longeons la côte Nord de l'Attique, c'est encore magnifique! Lundi 6 mai :
« Aujourd’hui, journée idéale du cyclotouriste en famille. Départ à 8h55 (comme prévu!) ; montée de 350m le matin dans une vallée magnifique pleine de fleurs et de cultures d’oliviers et d’orangers (les bonnes odeurs ne nous quittent pas depuis notre arrivée en Grèce) ; pause à 12h15 sur le parvis d’une petite église avec table, fontaine, minimarket et café ; on peut même acheter une bouteille (en plastique) de vin de Néméa (la même ville que celle du lion pour ceux qui connaissent, et qui est juste à côté) ; à la reprise, on finit sans problème notre col situé à 404m ; arrivée au camping dès 15h15 après une descente géniale. On découvre depuis le début de notre périple le vélo en montagne, et j’admets être conquis. D’autant plus aujourd’hui que la route était pour nous, avec tout juste quelques deux ou trois tracteurs. On peut donc rouler les uns à côté des autres et écouter les histoires d’Abel. On arrive donc à Mycènes, étape incontournable de notre voyage, après 40km de vélo. Malo et Lucas ont fini d’écrire leur pièce de théâtre et toute la famille répète au camping pour être prête lors de notre réprésentation prévue le surlendemain à Epidaure. On en profite aussi pour faire un peu de devoirs. » (Pierre Olivier) On visite Mycènes le 7 mai. Fabuleux. Le site est magnifique, en hauteur, dominant une grande vallée cultivée, avec des montagnes en neige au fond et la mer en contrebas. Champs d’oliviers, montagnes arrides, ciel bleu. En ce qui concerne les ruines, il faut aimer les ruines (ce qui est notre cas), et on n’est pas déçu. Rappelons que celles-ci datent de -1600 ans, ont été construites sous ordre de Percée (le vrai, celui qui a tué Méduse la Gorgone), et par des cyclopes ! L’histoire et les mythes se confondent, on s’amuse comme des fous. Comble de l’extase, nous sommes dans la cité d’Agamemnon (le vrai, le roi des rois, celui qui a détruit Troie). On apprend aussi l’histoire de Pélops (le vrai, le fils de Tantale, l’aïeul d’Agamemnon), autre famille illustre de la cité. Vous l’avez compris, un vrai coup de coeur pour Mycènes. Le lendemain, direction Epidaure. Etape de 41 km avec un col de 350m de dénivellé. Belle étape de vélo, même si certaines montées sont un peu rudes et nous obligent à pousser les vélos (sauf pour Malo et Lucas qui ne lâchent rien). Après quelques hésitations, on finit le soir dans un hôtel de rêve, pas cher, avec chambres immenses et un petit déjeuner mémorable. L’improvisation a parfois du bon. Abel et Elouan n’arrêtent pas de réviser leur texte pour le théâtre de demain : ils mettent un peu la pression aux autres. On enchaine ensuite sur deux jours riches en émotions. Le jeudi 9 mai, visite de la vieille Epidaure. Retour donc dans notre époque « classique » avec les figures d’Alexandre le grand, d’Asklépios bien sûr (le site lui est dédié), de Diogène, les statues de bels hommes nus, les représentations omniprésentes des dieux et autres héros mythiques, et j’en passe. Mais surtout, on joue la pièce de théâtre écrite par les deux ainés, intitulée « ‘sont pas sérieux dans les cieux » et inspirée du livre « du rififi dans les cieux ». On la joue deux fois : une fois le matin devant un public de folie constitué d’une française qui passait par là et qui nous félicite chaleureusement ; une autre fois le midi, pendant que le théâtre (bâtiment vraiment extraordinaire soit dit en passant) se vide un peu. On passe ensuite aux Asklépiades familiales constituées d’un concours de poème toujours dans le théâtre (épreuve remportée par Malo) et d’une course à pied dans le stade prévu à cet effet (épreuve remportée par Lucas). Bref, rien que du « classique », avant notre départ en vélo du vieil Epidaure, marqué par le souhait de Malo de proposer une épreuve de voltige à vélo. Résultat : un très beau « fesses-par-dessus-tête » de Malo, la fourche avant du vélo de Malo tordue (retournée même), une peur bleue pour Lucas qui suivait de près et un Pick-up intact. Rien de méchant donc. Le forgeron local nous répare la fourche sans trop de problème et nous arrivons à notre camping situé en bord de mer vers 19h. Le lendemain, on décide d’improviser une journée de repos, avec pour consigne : interdit de faire quoi que ce soit. Malo en profite pour lire toute la journée sur un transat, face à la mer bleue transparente. Abel et Lucas eux, pour passer la journée dans l’eau, à construire des bateaux en palmiers et à admirer les oursins et les poissons ; ils admirent même, avec l’aide de Marion, une véritable cité engloutie à 30m de la plage (véridique ! cf. internet). Elouan joue avec ses playmobils et les bateaux en bois de ses frères, les pieds dans l’eau. Lucas déclarera que « le paradis doit ressembler à quelque chose comme ça ». Le lendemain, on quitte le paradis pour le tartare : une montée de 200m de dénivellé en 1,5km (ce qui fait des pentes un peu raides), sous l’oeil d’Hélios en pleine forme en ce moment. Mais Malo et Pierre Olivier sont ravis et le paysage est splendide encore une fois. On arrive le soir, après avoir pris un bac, sur l’ile de Poros. La parole aux aventuriers pour conclure : Marion : « les paysages changent tout le temps, c’est beau » ; Abel : « papa, tu me racontes l’histoire des Atrides ? » Pierre Olivier : « ??? demande à Lucas » Lucas : « Bah c’est les descendants de Pélops, l’éromène de Poséidon. » Tout le monde: « Encore des nouilles ! » Nous quittons Gjirokaster pour repasser de l’autre côté de la chaîne de montagne : une étape de plat suivie d’un col, que les enfants monteront comme des chefs, plus vite que ce que nous avions prévu. Mention spéciale à Pierre Olivier qui a tout monté en racontant (criant) une histoire à Abel pour le motiver, tout en tirant la charrette. Pause repas presque en haut, où nous serons interviewés par la télévision albanaise, grosse fierté des garçons ! S’en suit une magnifique descente jusqu’aux sources de l’ « oeil bleu », un site naturel incroyable où il est indiqué que le camping est possible. Dans les faits, l’endroit est très étonnant, la source est un gouffre d’où sort à gros bouillons une eau cristalline, superbe ! Tout autour, par contre, ce n’est que ruines (très fraîches) de restaurant et hôtel. Nous campons tout de même ici, au milieu des travailleurs qui gagnent quelques sous en montant des briques après leur journée de garde des chèvres. Ils nous apporteront le matin du lait de leur vache, encore tiède ! Miam, merci beaucoup (encore un accueil incroyable) ! Nous rencontrons ici aussi Férréol, cyclorandonneur français (premier que nous rencontrons depuis notre départ), qui passera la soirée avec nous, nous étions très contents de pouvoir échanger ! Le lendemain, direction la mer ionienne à nouveau, où nous resterons deux jours au même camping (premier camping où nous ne sommes pas les seuls!), d’où nous partirons visiter Butrint, site archéologique situé sur un détroit entre une lagune et la mer. Ensuite, nous remontons vers le Nord pour prendre le bateau direction Corfou à Sarandë. Petit resto sur la plage pour écouler nos leke… Nous avons un petit pincement au coeur de quitter l’Albanie où nous avons si bien été accueillis, où nous commencions à prendre quelques repères... Navette ultra rapide sur foils vers Corfou où nous arrivons en fin d’après-midi sous la menace d’un orage. Nous voilà en Grèce ! L’arrivée nous fait un peu penser à la scène du supermarché dans captain Fantastic (BO du Titanic)… En Albanie, les magasins (sauf en ville) étaient plutôt rares, il y avait peu de voitures, et nous longeons sur 10km une zone commerciale le long d’une 2X2… Nous arrivons avant la pluie dans un camping fantastique, sous de magnifiques oliviers. Nous y resterons deux nuits le temps de visiter Corfou, sa citadelle, son centre ville et apercevoir le rocher où Ulysse a séjourné (pour éviter Callipso) avant de retrouver Ithaque. Nous retraversons ensuite vers Igoumenitsa, nous retrouvons une région plus sauvage et des campings presque vides (des campings immenses parfois !). La mer est magnifique, la route prend parfois de la hauteur pour admirer les îles Ioniennes, il fait beau, nous descendons plein sud rapidement, enivrés par les odeurs de fleurs d’oranger et d’acacia ! A Preveza, nous prenons le tunnel sous la mer (interdit aux vélos, mais une camionnette de service nous transporte gentiment)… ces 2 km nous « évitent » un petit tour de 120km le long du golfe. C’est la semaine sainte en Grèce, l’ambiance est très festive, les terrasses des cafés sont pleines. Le samedi de Pâques, nous entendons des pétards toute la nuit (et les cloches à minuit), dans un camping fermé ouvert pour nous à Mytika. Nous arrivons très tôt à Astakos, petite ville balnéaire où nous longeons les terrasses où sont attablées des familles entières pour fêter Pâques : Malo a pris le pilotage du GPS et nous entraîne à une cadence plus rapide (mais tout le monde suit, sauf moi qui peine un peu parfois dans les montées). Nous discutons à la terrasse d’un café pour savoir où nous pourrions dormir (pas de camping ici) et on nous offre l’hospitalité dans un terrain au milieu des poules, oies, chèvres et cochons, en face de la mer. On est dans la ville et à la campagne, les enfants sont ravis de partager leurs pâtes avec les poules ! Merci Théo! Nous passons ensuite deux jours à Mesolonghi : découverte du lagon avec flamands roses (blancs!) et pélicans de Dalmatie, bain de boue, lessive, réparation de vélo, devoirs… Nous passons le 1er mai sur la route, où nous avons prévu de traverser le golfe de Patras par bateau… Mais c’est férié...nous traversons donc sur le pont sur invitation des gardiens du port (nous n’aurions sans doute pas osé) : mais c’est effectivement très sécurisé, et vraiment impressionnant, d’autant plus qu’il y a beaucoup de vent, que la mer moutonne, que les nuages sont bas… Surprise à la fin du pont : une cinquantaine de marches à descendre… On perd un peu les enfants qui commencent à trouver la journée longue ! Nous arrivons à Patras bien fatigués, et cela tombe bien, nous avons prévu hôtel où nous arrivons trempés par la pluie. C’est l’occasion rêvée de goûter les souvlakis après une bonne douche ! Après la visite du musée archéologique de Patras et une petite pause sur le port le lendemain, nous commençons à longer la côte nord du Péloponnèse, et profitons de bain de mer tous les soirs ! Vue mer et montagne à la fois, c'est magnifique! Nous atteignons Xirokastra puis Corinthe et son impressionnant canal. A quinze heures, nous sommes arrivés à l’aéroport d’Athènes après quelques heures d’avion, où moi, Malo et Abel n’avons que fait regarder des petits films de la Grèce antique sur l’ordinateur, pendant qu’Elouan dormait et les parents lisaient. Dehors, nous avons remarqué qu’il faisait plus chaud qu’ en Italie. La première question posée par Abel a été de savoir quand nous allons visiter le parthénon. Papa et maman lui ont répondu : « pas aujourd’hui », puis nous nous sommes dirigés vers l’Hotel, un B&B, qui était plutôt sympa.
Ps pour ceux qui lisent ce blog apres la bataille: regardez bien la date! |