Lundi 6 mai :
« Aujourd’hui, journée idéale du cyclotouriste en famille. Départ à 8h55 (comme prévu!) ; montée de 350m le matin dans une vallée magnifique pleine de fleurs et de cultures d’oliviers et d’orangers (les bonnes odeurs ne nous quittent pas depuis notre arrivée en Grèce) ; pause à 12h15 sur le parvis d’une petite église avec table, fontaine, minimarket et café ; on peut même acheter une bouteille (en plastique) de vin de Néméa (la même ville que celle du lion pour ceux qui connaissent, et qui est juste à côté) ; à la reprise, on finit sans problème notre col situé à 404m ; arrivée au camping dès 15h15 après une descente géniale. On découvre depuis le début de notre périple le vélo en montagne, et j’admets être conquis. D’autant plus aujourd’hui que la route était pour nous, avec tout juste quelques deux ou trois tracteurs. On peut donc rouler les uns à côté des autres et écouter les histoires d’Abel. On arrive donc à Mycènes, étape incontournable de notre voyage, après 40km de vélo. Malo et Lucas ont fini d’écrire leur pièce de théâtre et toute la famille répète au camping pour être prête lors de notre réprésentation prévue le surlendemain à Epidaure. On en profite aussi pour faire un peu de devoirs. » (Pierre Olivier) On visite Mycènes le 7 mai. Fabuleux. Le site est magnifique, en hauteur, dominant une grande vallée cultivée, avec des montagnes en neige au fond et la mer en contrebas. Champs d’oliviers, montagnes arrides, ciel bleu. En ce qui concerne les ruines, il faut aimer les ruines (ce qui est notre cas), et on n’est pas déçu. Rappelons que celles-ci datent de -1600 ans, ont été construites sous ordre de Percée (le vrai, celui qui a tué Méduse la Gorgone), et par des cyclopes ! L’histoire et les mythes se confondent, on s’amuse comme des fous. Comble de l’extase, nous sommes dans la cité d’Agamemnon (le vrai, le roi des rois, celui qui a détruit Troie). On apprend aussi l’histoire de Pélops (le vrai, le fils de Tantale, l’aïeul d’Agamemnon), autre famille illustre de la cité. Vous l’avez compris, un vrai coup de coeur pour Mycènes. Le lendemain, direction Epidaure. Etape de 41 km avec un col de 350m de dénivellé. Belle étape de vélo, même si certaines montées sont un peu rudes et nous obligent à pousser les vélos (sauf pour Malo et Lucas qui ne lâchent rien). Après quelques hésitations, on finit le soir dans un hôtel de rêve, pas cher, avec chambres immenses et un petit déjeuner mémorable. L’improvisation a parfois du bon. Abel et Elouan n’arrêtent pas de réviser leur texte pour le théâtre de demain : ils mettent un peu la pression aux autres. On enchaine ensuite sur deux jours riches en émotions. Le jeudi 9 mai, visite de la vieille Epidaure. Retour donc dans notre époque « classique » avec les figures d’Alexandre le grand, d’Asklépios bien sûr (le site lui est dédié), de Diogène, les statues de bels hommes nus, les représentations omniprésentes des dieux et autres héros mythiques, et j’en passe. Mais surtout, on joue la pièce de théâtre écrite par les deux ainés, intitulée « ‘sont pas sérieux dans les cieux » et inspirée du livre « du rififi dans les cieux ». On la joue deux fois : une fois le matin devant un public de folie constitué d’une française qui passait par là et qui nous félicite chaleureusement ; une autre fois le midi, pendant que le théâtre (bâtiment vraiment extraordinaire soit dit en passant) se vide un peu. On passe ensuite aux Asklépiades familiales constituées d’un concours de poème toujours dans le théâtre (épreuve remportée par Malo) et d’une course à pied dans le stade prévu à cet effet (épreuve remportée par Lucas). Bref, rien que du « classique », avant notre départ en vélo du vieil Epidaure, marqué par le souhait de Malo de proposer une épreuve de voltige à vélo. Résultat : un très beau « fesses-par-dessus-tête » de Malo, la fourche avant du vélo de Malo tordue (retournée même), une peur bleue pour Lucas qui suivait de près et un Pick-up intact. Rien de méchant donc. Le forgeron local nous répare la fourche sans trop de problème et nous arrivons à notre camping situé en bord de mer vers 19h. Le lendemain, on décide d’improviser une journée de repos, avec pour consigne : interdit de faire quoi que ce soit. Malo en profite pour lire toute la journée sur un transat, face à la mer bleue transparente. Abel et Lucas eux, pour passer la journée dans l’eau, à construire des bateaux en palmiers et à admirer les oursins et les poissons ; ils admirent même, avec l’aide de Marion, une véritable cité engloutie à 30m de la plage (véridique ! cf. internet). Elouan joue avec ses playmobils et les bateaux en bois de ses frères, les pieds dans l’eau. Lucas déclarera que « le paradis doit ressembler à quelque chose comme ça ». Le lendemain, on quitte le paradis pour le tartare : une montée de 200m de dénivellé en 1,5km (ce qui fait des pentes un peu raides), sous l’oeil d’Hélios en pleine forme en ce moment. Mais Malo et Pierre Olivier sont ravis et le paysage est splendide encore une fois. On arrive le soir, après avoir pris un bac, sur l’ile de Poros. La parole aux aventuriers pour conclure : Marion : « les paysages changent tout le temps, c’est beau » ; Abel : « papa, tu me racontes l’histoire des Atrides ? » Pierre Olivier : « ??? demande à Lucas » Lucas : « Bah c’est les descendants de Pélops, l’éromène de Poséidon. » Tout le monde: « Encore des nouilles ! » Nous quittons Gjirokaster pour repasser de l’autre côté de la chaîne de montagne : une étape de plat suivie d’un col, que les enfants monteront comme des chefs, plus vite que ce que nous avions prévu. Mention spéciale à Pierre Olivier qui a tout monté en racontant (criant) une histoire à Abel pour le motiver, tout en tirant la charrette. Pause repas presque en haut, où nous serons interviewés par la télévision albanaise, grosse fierté des garçons ! S’en suit une magnifique descente jusqu’aux sources de l’ « oeil bleu », un site naturel incroyable où il est indiqué que le camping est possible. Dans les faits, l’endroit est très étonnant, la source est un gouffre d’où sort à gros bouillons une eau cristalline, superbe ! Tout autour, par contre, ce n’est que ruines (très fraîches) de restaurant et hôtel. Nous campons tout de même ici, au milieu des travailleurs qui gagnent quelques sous en montant des briques après leur journée de garde des chèvres. Ils nous apporteront le matin du lait de leur vache, encore tiède ! Miam, merci beaucoup (encore un accueil incroyable) ! Nous rencontrons ici aussi Férréol, cyclorandonneur français (premier que nous rencontrons depuis notre départ), qui passera la soirée avec nous, nous étions très contents de pouvoir échanger ! Le lendemain, direction la mer ionienne à nouveau, où nous resterons deux jours au même camping (premier camping où nous ne sommes pas les seuls!), d’où nous partirons visiter Butrint, site archéologique situé sur un détroit entre une lagune et la mer. Ensuite, nous remontons vers le Nord pour prendre le bateau direction Corfou à Sarandë. Petit resto sur la plage pour écouler nos leke… Nous avons un petit pincement au coeur de quitter l’Albanie où nous avons si bien été accueillis, où nous commencions à prendre quelques repères... Navette ultra rapide sur foils vers Corfou où nous arrivons en fin d’après-midi sous la menace d’un orage. Nous voilà en Grèce ! L’arrivée nous fait un peu penser à la scène du supermarché dans captain Fantastic (BO du Titanic)… En Albanie, les magasins (sauf en ville) étaient plutôt rares, il y avait peu de voitures, et nous longeons sur 10km une zone commerciale le long d’une 2X2… Nous arrivons avant la pluie dans un camping fantastique, sous de magnifiques oliviers. Nous y resterons deux nuits le temps de visiter Corfou, sa citadelle, son centre ville et apercevoir le rocher où Ulysse a séjourné (pour éviter Callipso) avant de retrouver Ithaque. Nous retraversons ensuite vers Igoumenitsa, nous retrouvons une région plus sauvage et des campings presque vides (des campings immenses parfois !). La mer est magnifique, la route prend parfois de la hauteur pour admirer les îles Ioniennes, il fait beau, nous descendons plein sud rapidement, enivrés par les odeurs de fleurs d’oranger et d’acacia ! A Preveza, nous prenons le tunnel sous la mer (interdit aux vélos, mais une camionnette de service nous transporte gentiment)… ces 2 km nous « évitent » un petit tour de 120km le long du golfe. C’est la semaine sainte en Grèce, l’ambiance est très festive, les terrasses des cafés sont pleines. Le samedi de Pâques, nous entendons des pétards toute la nuit (et les cloches à minuit), dans un camping fermé ouvert pour nous à Mytika. Nous arrivons très tôt à Astakos, petite ville balnéaire où nous longeons les terrasses où sont attablées des familles entières pour fêter Pâques : Malo a pris le pilotage du GPS et nous entraîne à une cadence plus rapide (mais tout le monde suit, sauf moi qui peine un peu parfois dans les montées). Nous discutons à la terrasse d’un café pour savoir où nous pourrions dormir (pas de camping ici) et on nous offre l’hospitalité dans un terrain au milieu des poules, oies, chèvres et cochons, en face de la mer. On est dans la ville et à la campagne, les enfants sont ravis de partager leurs pâtes avec les poules ! Merci Théo! Nous passons ensuite deux jours à Mesolonghi : découverte du lagon avec flamands roses (blancs!) et pélicans de Dalmatie, bain de boue, lessive, réparation de vélo, devoirs… Nous passons le 1er mai sur la route, où nous avons prévu de traverser le golfe de Patras par bateau… Mais c’est férié...nous traversons donc sur le pont sur invitation des gardiens du port (nous n’aurions sans doute pas osé) : mais c’est effectivement très sécurisé, et vraiment impressionnant, d’autant plus qu’il y a beaucoup de vent, que la mer moutonne, que les nuages sont bas… Surprise à la fin du pont : une cinquantaine de marches à descendre… On perd un peu les enfants qui commencent à trouver la journée longue ! Nous arrivons à Patras bien fatigués, et cela tombe bien, nous avons prévu hôtel où nous arrivons trempés par la pluie. C’est l’occasion rêvée de goûter les souvlakis après une bonne douche ! Après la visite du musée archéologique de Patras et une petite pause sur le port le lendemain, nous commençons à longer la côte nord du Péloponnèse, et profitons de bain de mer tous les soirs ! Vue mer et montagne à la fois, c'est magnifique! Nous atteignons Xirokastra puis Corinthe et son impressionnant canal. Extrait du carnet de bord de Malo: Mercredi 17 avril: Je me suis levé tôt pour une étape de 50km. Au lieu de ça, nous sommes partis chez le monsieur qui nous avait offert du yaourt hier soir. Il nous a gentillement donné (c’est sa femme et sa fille qui servaient, lui buvait avec nous) du café pour maman et papa, du raki pour papa et du chocolat chaud très spécial pour les enfants (du lait de brebis je crois – je n’ai pas spécialement aimé). Vint ensuite le tour du lait frais(...) Lucas a adoré. Il aurait pu en boire deux litres. Ensuite, nous sommes vraiment partis. Ce jour là, nous n’avons connu aucune autre route que l’autoroute. Comme nous traversions une chaine de montagnes, il y avait beaucoup de montées/descentes mais jamais de vraiment très grosses. Une fois, la pluie nous a menacés mais nous sommes arrivés sans encombre au camping où les habitants de la grande tente (Abel, Elouan, Maman et Papa) ont dû louer un petit appartement sans cuisinière, faute de place au milieu des arbres. Notre tente, à Lucas et à moi, passait tout juste dans le plus grand « emplacement ». Jeudi 18 avril: Pour commencer la journée, je fais une activité toute simple; je lis (...) jusqu'à ce que papa me dise: "debout, on va visiter la ville!" Alors je me lève avec regret, car le moment du bouquin est très stressant, et découvre sur la table du petit déjeuner un byrek, une spécialité albanaise. Je le dévore avec appétit (...) Puis nous partons à travers la ville vers une ancienne maison ottomane à visiter. C'est géant (dans tous les sens du terme)! tout est décoré, les draps, les plafonds... Dans les réceptions entre amis, les femmes , ne se montraient pas, elles se cachaient dans un plancher surélevé, comptait le nombre d'hommes,, puis préparaient le café. (...) puis nous avons visité le château. Après un bref rappel de l'histoire de l'Albanie, nous avons visité les prisons. C'est extrêmement glauque! Puis nous sommes rentrés, et avant de dormir, j'ai pu finir mon bouquin. Extraits du carnet de bord d'Abel: Lundi 15 avril: "On a fait 13 kms pour aller à Appolonia, une ville [ des ruines d'une ville] sur une colline. Auguste lui même est passé dans cette ville. Pourtant elle n'est pas connue, mais je crois qu'elle va être connue un jour ou l'autre car il n'y a que 6% de découvert." Mardi 16 avril: "Aujourd'hui on a fait 45 km pour aller à côté de Byllis. On est dans un hôtel et le gérant nous prépare des truites qu'il pêche. Dommage que l'on ne l'ai pas vu faire." [ de nouveau étape sous la pluie, nous arrivons trempés à l'hôtel après avoir pris l'orage. Un grand merci au propriétaire de l'hôtel qui nous a offert la nuit!] Mercredi 17 avril:« Aujourd’hui, on a fait 25km à vélo pour aller à côté du fleuve Aoôs. On a fait du camping sauvage. C’est trop bien, il y a un vacher [paysan avec deux vaches] qui nous a autorisé à prendre son territoire. » Extrait du carnet de bord de Lucas:
Lundi 13 avril « Aujourd’hui, on a fait 43km faciles. Mais au début jusqu’à peu près la moitié, il y avait des flaques d’eau partout. Cela ne paraît pas impressionnant, mais quand je vous dis que c’était dans la terre et que environ 25 % de ces flaques atteignaient les chevilles alors que les pieds étaient sur les pédales, c’est déjà plus impressionnant. Vers le milieu, il y a eu « the difficulty », c’est à dire une montée des 13m de dénivelé. Quand nous sommes arrivés à l’hôtel, nous étions tout trempés de la tête au pieds. » [Enorme pluie pendant la dernière heure de pédalage du jour… On avait prévu de bivouaquer, on nous a d’ailleurs proposé un endroit à l’abri dans un bâtiment en chantier, mais nous devenions un peu l’attraction du village et nous avions peur que cela soit difficile à gérer pour les enfants] Extrait du carnet de bord d’Abel : « Vendredi 12 avril Avant-hier, à Dürres, on est allés dans un amphithéâtre romain, c’était super bien. On a joué à un jeu où il y avait des légionnaires romains et Spartacus et ses gladiateurs évadés. Une sorte de « policiers-voleurs ». Hier, il y avait un chemin boueux, j’en avais plein sur mes roues, de la boue. Aujourd’hui, on a fait 20 km à vélo pour aller au parc national de Divjake. C’est trop bien, il y a un lac où on peut pêcher, d’ailleurs on l’a fait. Après, on a fait un tour, il y a un très grand pont où on peut voir le lac avec plein de poissons. » Petits compléments des parents ;-) : Arrivée un peu « rude » en Albanie, descendus du bateau au petit matin, nous arrivons sous une grosse pluie à Dürres. Nous avons prévu de prendre le petit déjeuner à côté de l’amphithéâtre. Les enfants sont un peu chamboulés par les enfants qui font la manche (nous aussi). Nous passons un très bon moment dans l’amphithéâtre de Dürres (avec éclaircie!) qui détend tout le monde. Le site est très peu aménagé et nous sommes seuls à le visiter ce matin là. Nous partons ensuite pour une toute petite étape (10km) pour atteindre un camping repéré à la sortie de la ville… grosse pluie alors que nous sommes sur une route assez passante et tuile : multiple crevaison pour Pierre Olivier, et nous n’avons pas encore remplacé la chambre à air de secours… on passe un bon moment à réparer sous l’orage. Nous arrivons (un peu tard, mais avant la nuit, ouf) dans un très chouette camping (pour nous tous seuls à cette période) et passons la nuit au sec sous la tente pendant que l’orage gronde dehors. Le lendemain, nous trouvons un réparateur de vélo qui change les rayons cassés de Malo (encore!) et nous fournit en chambre à air… impossible de payer. Il nous arrivera la même chose quelque jours plus tard à Fier.. Les réparateurs vélo sont-ils des services publics gratuits en Albanie ? C’est vrai qu’on retrouve avec plaisir un vrai usage utilitaire du vélo, il y en a partout, utilisés par des jeunes, des vieux, des beaux vélos, des vélos déglingés, des triporteurs surchargés… Deuxième étape encore un peu difficile, alors que nous avions prévu peu de kilomètres : nous devons traverser l’autoroute par une passerelle avec marche (compter presque une heure), suivie d’un chemin plein de boue glaiseuse qui colle aux roues et garde boue, nous avançons trèèès lentement car nous devons enlever la boue régulièrement. Nous finissons sous la pluie et décidons de nous arrêter à l’hôtel ( un peu bizarre) : gros orage toute la nuit, on est mieux au sec ! Les gérants nous lavent nos vélos, nous proposent une lessive qui sera étendue à notre réveil et nous commandent des pizzas (nous arrivons encore un peu tard…). Merci ! Le lendemain, on prévoit à nouveau une petite étape et faisons un détour par rapport au futur tracé de l’eurovélo pour aller dans le parc national de Divjakë-Karavasta. 25 km de plat, sur de la bonne route, il fait beau, on arrive tôt au camping (13h, et on est toujours tous seuls) au milieu d’un marais. Les enfants pêchent, on fait un tour pour apercevoir des pélicans de Dalmatie, c’est le paradis ! Il y a beaucoup de monde dans la rue en Albanie (presque que des hommes). Nous dégustons les byreks, spécialités locales (pâte feuilletée fourrée au fromage,miam!). A bientôt pour la suite de notre voyage en Albanie, où nous avons été conquis par des paysages magnifiques et des sites incroyables ! 28 mars, petite étape de prévue car le temps est un peu menaçant et que nous enchaînons depuis plusieurs jours de longues étapes (sauf la dernière, mais sous la pluie). Mais c'est notre journée "poisse" le départ prend plus de temps que prévu, les vélos ont besoin de réglages (frein, dérailleurs...), le premier chemin emprunté est très pentu et boueux: résultat, à la mi-journée, alors que nous avions prévu d'être arrivés, nous n'avons parcouru qu'1 ou 2 km et nous essuyons notre première crevaison du voyage... Nous arrivons finalement à 17h à Venosa, et décidons d'y rester une journée de repos et de bricolage sur les vélos. Nous logeons dans un quartier très agréable, plein de petites rues décorées de peintures. Nous visitons le château et des ruines romaines (les enfants ne s'en lassent pas, nous non plus). 30 mars, départ pour Gravina, pour une étape sous le soleil, sur une route fermée à la circulation automobile presque sur la totalité de notre parcours de 60km! le rêve! Nous arrivons chez Michel Capone, dans un camping -lieu d'accueil de scout qui nous plait beaucoup. Nous passons une superbe soirée avec Michel qui nous fait visiter Gravina et nous fait déguster les vins et spécialités locales (croquants au chocolat trempés dans du verduca, miam!). MERCI MICHEL! Gravina est magnifique, on y retrouve la via appia et Michel nous montre les souterrains dans cette ville construite sur la falaise. Nous rejoignons le lendemain Matera, ville classée UNESCO et capitale européenne de la culture 2019. Il y a beaucoup de monde à notre arrivée (on est dimanche). Nous avons prévu d'y rester 2-3 jours et logeons dans une auberge de jeunesse. La ville est sublime, nous nous promenons avec plaisir dans les "Sassi", logements creusés à même la falaise, visitons les églises rupestres et le musée archéologique. Mais finalement, nous verrons peu d'expositions "matera 2019" car nos dates ne correspondent pas. Départ le 3 avril en direction d'Alberobello, avec une première étape dans un agriturismo. Première journée sympathique, deuxième journée difficile: beaucoup de vent de côté, et notre parcours qui suit une grande route assez passante.. un peu stressant. La deuxième partie de la journée est moins stressante (on prend des chemins qui nous allongent un peu, mais c'est tellement plus agréable). Nous arrivons finalement bien fatigués au camping d'Alberobello où nous essuyons une belle tempête pendant la nuit. Les tentes résistent bien, ouf! Au vu de la météo annoncée (tempête et pluie), on reste à Alberobello (décidement, on fait pas mal de pauses!). La visite nous laisse mitigés: les trullis (maisons construites de pierres sèches, rondes au toit pointu) sont très beaux, mais la densité de commerces de souvenirs nous donne l'impression d'être au milieu d'une attraction (même si on a bien conscience d'y participer). Bon la pluie froide ne nous met pas dans les meilleures conditions! Je (Marion) reste avec Abel (toujours aussi enthousiaste pour les visites!) visiter un musée expliquant l'histoire de la ville et le reste de l'équipe rentre au camping dès le début de l'après midi. Dernière étape vers Bari, 60 km quasi de de descente continue (une seule grosse montée), dans les chemins parmi les champs d'oliviers et de cerisiers. Il fait beau, on est ravis! Arrivée à Bari, où après un dimanche de promenade, petit stop à l'hôpital pour contrôler le bras d'Elouan et le libérer de son plâtre, youpi! Demain direction Durres en Albanie, par le ferry! Extrait du carnet de bord de Malo (visite d'Abellinum, le 23/03/2019)
La visite va vous êre faite par un riche marchand se nommant Caïus Marchandus Escrocus (ce nom est sorti tout droit de mon imagination). Il estchargé de recevoir deux collecteurs d’impôts dans sa ville, Abellinum. La visite commence à l’entrée de la ville ; les collecteurs d’impôt arrivent en charrette, escortés par une dizaine de légionnaires. Caïus prend la parole : « Ave, représentants de Rome, bienvenue dans la ville la plus paisible de l’empire, même si elle n’abrite que des légions de notre invincible armée ! - Ave, Caïus marchandus escrocus, l’argent est-il rassemblé ? Je dois repartir vite, j’ai encore exactement 19 autres villes à visiter, dit un des collecteurs d’impôt. - Ave ! Comme dit mon cher ami, il nous reste de la route à faire, mais la route a été longue et si tu as quelque chose pour nous rafraîchir, ce n’est pas de refus, dit l’autre. » Caïus semble réfléchir puis il prend une décision : « Suivez moi, je vais vous faire baigner dans les meilleurs bains de la terre! - mouais… allons-y ! » Le petit groupe s’avance, puis un légionnaire, le plus haut gradé s’exclame : « Vos murailles sont impressionnantes ! Vous craignez une attaque de barbares ? - Non, mais les premières que vous avez déjà dépassées ont été construites par des barbares justement. Celles qui se dressent devant vous sont neuves et même le plus grand des tremblements de terre ne les ferait pas ciller" (la ville a été détruite par un séisme peu après J.-C. Mais les murailles fortifiées ont tenu). La petite troupe s’avance et traverse les grandes portes de la ville. Caïus appelle la sentinelle et lui dit de s’occuper de l’escorte. Ensuite, il s’adresse aux collecteurs d’impôts : « Vous voyez à votre droite les thermes, vous voulez vous y rendre tout de suite ou vous préférez que nous parlions affaires d’abord ? - Les thermes d’abord ! s’écrièrent les deux hommes d’affaires à la fois, au Tartare Rome et son argent ! Si l’on ne se pose pas, Rome n’aura jamais son argent. Nous serions morts de chaud avant de rentrer » Les trois hommes descendent la pente, puis débouchent dans un vestiaire bondé. Notre guide crie : « place ! Place à Rome ! Déguerpissez ! Laissez nous en paix ! » Connaissant la puissance de notre héros, tout le monde sort rapidement, laissant ainsi seuls Caïus et ses deux invités épuisés. Après s’être déshabillés, les trois hommes entrent dans le frigidarium, grand bain commun froid. Se rendant compte que les collecteurs commencent à attraper froid, Caïus les emmenent dans la salle avec un grand bain chaud : « brûlant, n’est-ce-pas ? l’eau est chauffée par un double fond rempli d’air extrêmement chaud. Vous pouvez sentir que la chaleur vient du sol en posant vos pieds au fond du bassin. Je vous l’ai dit, nos bains sont les meilleurs du monde. - C’est vrai que c’est agréable… J’aimerai rester ici des heures entières. Mais, malheureusement, il faut sortir et parler affaires, M Escrocus. Comme je n’arrête pas de le répeter, nous sommes pressés. - Oui, venez. Ça vous dit un détour vers les échoppes ? Elles sont au fond à gauche, c’est à trois pas. » Pressée, la petite visite guidée remonte, en croisant l’escorte et la sentinelle. En les ignorant complètement, nos trois héros decendent la rue puis bifurquent à gauche, dans une rue dont le côté droit est constituée uniquement d’échoppes, de marchands d’esclaves et bien entendu d’autochtones faisant leurs emplettes. Après une minute d’admiration, les trois hommes d’affaires tournent à gauche, dans une immense demeure dont la largeur atteint la longueur de la rue. L’un des deux collecteurs ne peut s’empêcher d’émettre un léger sifllement. Caïus s’avance dans le petit atrium, sorte de salon : - « regardez moi ce pluvarium ! Grâce à ça, je peut récupérer plusieurs litres d’eau ! Mais le mieux de ma maison se trouve derrière moi, regardez cette magnifique piscine ! Ces beaux poisssons sont mes plus beaux bijoux ! Les importer du port m’a coûté une fortune, mais je ne le regrette pas ! - C’est vrai qu’ils sont beaux ! Les voir ainsi me donne faim, dépêchons-nous ! - Nous allons passer par la droite, reprit Caïus, mes exclaves et mes cuisines sont à gauche et voir cet amas de petits objets pour les pauvres m’horripilent. » Arrivés au bout du couloir, Caïus montre une salle non loin des chambres d’esclaves et leur dit d’entrer : - « allez-y, allez-y, je vous suis ! » Une fois entrés dans la salle, Escrocus appelle Jean-Pierre, un esclave gaulois, pour apporter des petits gâteaux et du thé. Voilà la visite est terminée, j’espère que cela vous a plu ! Extrait du carnet de bord de Lucas:
Le 24 mars, nous avons fait pour notre première fois du camping sauvage !! Pendant la nuit, à chaque bruissement, tous les enfants sautaient dans la tente. À chacun sa peur : - Marion, les ours - Pierre, le propriétaire - Malo, les sangliers - Lucas, les papillons - Abel, les renards - Elouan, les loups… Dans la tente, Abel avait son matelas crevé et une grosse envie de lire, Malo et Lucas aussi avaient une envie de lire effroyable… Le lendemain matin, un feu de forêt gigantesque nous attentait patiemment de l’autre côté de la route, alors vite fait bien fait, nous sommes partis. Quelques minutes après, on avait atteint le point culminant de notre séjour en Italie. Cafés et chocolats pour tout le monde (merci Thomas) avant de faire une descente de 7kms . Nous avons pris 10 min à la descendre. Arrivés en bas, une montée de 4,2kms nous attendait. Puis après, nous avons enchaîné montées et descentes jusqu’à la fin. |